Jusqu'à ce que la pluie s’invite dans la dernière heure et que la piste se transforme en bourbier, Jérémie Warnia et Romain Couprie se partagent le leadership. Puis la logique disparaît et Thomas Remacle après arrêt de course s’impose.
Thomas Remacle demandait un coup de puce du destin. Le ciel l’a entendu. 17 heures sur Pont-de-Vaux, les nuages chargés depuis le départ, deux heures avant, libèrent des trombes d’eau. Jérémie Warnia occupe alors la tête de la première manche. Auteur d’un départ canon, l’officiel Can-Am tient à distance Romain Couprie, l’officiel Yamaha. Derrière, les Français Ciclet, Ternynck, Mangieu et le Belge Remacle se battent pour la troisième place.
Sauf que la pluie invitée de dernière heure change la donne et révèle un certain Florian Ramel. Coéquipier de Yoann Ciclet et Yann Magnin, au guidon de son Suzuki LTR 450 le Jurassien enfonce tous ses adversaires, tournant 40 secondes plus vite. Ces derniers, étonnés, réagissent et augmentent dans une boue profonde, où se forme une mono trajectoire, leurs chronos, tentant de contrer le représentant du Team Comas Motos Race. Que nenni, Florian tourne un peu plus la poignée dans le coin. Il se joue de ces conditions dantesques, restant encore12 secondes plus rapide au tour.
Drapeau rouge
C’est la panique. Jérémie Warnia rétrograde. Josh Frederick en américain peu habitué à une telle situation, conseille à son pote et compatriote Ty Dillon Zimmerman, de ne pas prendre la piste. Du coup Warnia assure deux relais au lieu d’un. Joël Bontoux en fin stratège demande à ses pilotes Couprie, Maessen, Montalbani de baisser la cadence, afin de préserver leur Yamaha YFZ R 450. Le quadruple vainqueur du Mondial sait que la météo s’annonce plus clémente pour les 9 heures restantes dont 5 de nuit.
Mangieu moins à l’aise lâche le top 5. Mathieu Ternynck s’arrête deux fois. « J’ai roulé deux tours sans lunettes. C’est dangereux ! » Son coéquipier qui prend le relais souffre à son tour.
En revanche Thomas Remacle, Yohanne Gillouin et John Mitchell s’emparent de la tête de course provisoirement. Les amateurs, eux, vivent l’enfer. La direction de course sort le drapeau rouge, fin de la première manche ! Yoann Ciclet mène alors les débats. Dommage pour lui, le règlement stipule dans un tel cas que le classement s’établit sur le tour précédent. La victoire revient donc au Belge. « Nous sommes très heureux, commente Thomas. Nous ne nous attendions pas à occuper la première place. Nous allons nous réunir pour décider de la stratégie à suivre. Il reste beaucoup à faire… »
Exact d’autant qu’il ne possède que 19 petites secondes d’avance sur la Suzuki du Team Comas. Autant dire rien avant la manche de nuit réduite de 30 minutes, avec un départ à 20 h 30 au lieu de 20 h et une arrivée maintenue à 1 h précise.
Jean-Philippe Auray
Photos : Mick Magnin